La traversée des secrets – Retour sur la 12e édition

10 et 11 juillet 2025

Quatre thèmes en résonance avec la programmation du Festival pour interroger les frontières entre l’imaginaire et le réel, le récit et le non-dit, les limites du public et de l’intime, les transformations de nos vies affectives, ou encore l’histoire des climats et des paysages du désert.

Retrouvez la brochure des 12e Rencontres Recherche et Création

Retrouvez les interviews des intervenants de l’édition 2025

Ouverture

Interventions de : Tiago Rodrigues, directeur du Festival d‘Avignon et Claire Giry, présidente-directrice générale, Agence nationale de la recherche

Troubles dans le récit

Explorer les frontières entre l’imaginaire et le réel, grâce à l’histoire du Moyen-Age, aux études théâtrales ou littéraires et à la psychologie cognitive !
Chef d’une guerre victorieuse, fille commune ou sorcière, l’image fragmentée de Jeanne d’Arc interroge le lien entre les connaissances historiques et les différentes appropriations politiques ou culturelles.
Parce que le théâtre est un art social éphémère, faire son histoire implique de reconstituer, à partir des archives écrites, les processus de création et l’expérience sensible.
Des recherches récentes mettent en exergue l’importance du corps dans la transmission des émotions, et des informations sur l’action : le geste et la voix contribuent à la compréhension interindividuelle.
L’imagination joue un rôle central dans la connaissance du réel, en nourrissant les schémas perceptifs, la planification de l’action, la compréhension d’autrui. Si la fiction n’est pas la réalité, l’imagination est nécessaire pour comprendre le réel.

En présence de Milo Rau, metteur en scène (présente La lettre – Pièce commune/Volksstück au Festival d‘Avignon 2025)

Avec la participation de : Claude Gauvard, professeure émérite, histoire médiévale, Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, membre senior honoraire de l’Institut universitaire de France ; Jean-Marie Schaeffer, directeur de recherche émérite, CNRS, directeur d’études EHESS, philosophie et esthétique (partenaire du projet SublimAE, financé par l’ANR) ; Alice Folco, professeure, études théâtrales, directrice de l’UMR Litt&Arts, CNRS/Université Grenoble-Alpes (membre du projet HERMES – Patrimoines en devenir, financé par France 2030) ; Beatrice de Gelder, professeure, psychologie cognitive, Université de Maastricht

Animation : Paulin Ismard, professeur, histoire grecque, Aix-Marseille Université, membre de l’Institut universitaire de France ; Tiphaine Karsenti, professeure, études théâtrales, Université Paris Nanterre, ancienne directrice de l’École universitaire de recherche EUR ArTeC ; Patrick Boucheron, historien, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire Histoire des pouvoirs en Europe occidentale XIII-XVIe siècles ; Françoise Lavocat, professeure, littérature comparée, Université Sorbonne Nouvelle ; Mireille Besson, directrice de recherche CNRS, psychologie cognitive et neurosciences, Aix-Marseille Université

Table-ronde : regards croisés sur la recherche et la création

Avec les interventions de : Claire Giry, présidente-directrice générale de l’ANR ; Pascale Goetschel, professeure, histoire contemporaine, Université Paris – 1 Panthéon-Sorbonne, directrice adjointe scientifique, CNRS Sciences humaines & sociales ; Romain Huret, président de l’EHESS ; Emelie de Jong, directrice de France Culture ; Tiago Rodrigues, directeur du Festival d’Avignon

Animation : Emmanuel Laurentin, délégué aux documentaires, France Culture

Vérités et mensonges

Les fictions, comme les récits biographiques et la vie publique, sont traversées de non-dits, de secrets et d’effets de dévoilement qui bouleversent les codes sociaux et déplacent les frontières entre l’intime et le social.
Si l’exposition de soi sur les réseaux sociaux perturbe les limites de la vie privée, la menace de révélation de secrets peut être au service de l’oppression politique. Dans le théâtre de Marivaux, on parle pour ne pas dire, et le non-dit révèle la vérité des sentiments. Le cinéma, parce qu’il dégage une impression de réalité, brouille la relation entre vérité et mensonge. En sélectionnant les informations qui lui parviennent, notre attention reconstruit le réel.
L’enjeu est-il de distinguer le vrai du faux, ou plutôt de comprendre ce que nos récits font au monde, et ce que le monde fait à nos récits ?

En présence de Thomas Ostermeier, metteur en scène (présente Le Canard sauvage, d’Henrik Ibsen au Festival d’Avignon 2025)

Avec la participation de : Alain Ehrenberg, directeur de recherche émérite CNRS, sociologie, Cermes3, Centre de Recherche Médecine, Sciences, Santé, Santé Mentale, Société ; Françoise Daucé, directrice d’études, EHESS, membre du Centre d’études russes, caucasiennes, est-européennes et centre-asiatiques (CERCEC) ; Dominique Cardon, professeur, sociologie, Sciences Po, médialab ; Françoise Rubellin, professeur, littérature française, Nantes Université ; Jean-Philippe Lachaux, directeur de recherche, INSERM – Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon ; Hervé Joubert-Laurencin, professeur, esthétique et histoire du cinéma, Université Paris Nanterre, laboratoire HAR (Histoire des arts et des représentations), membre senior de l’Institut universitaire de France, membre de l’EUR ArTeC

Animation : Pierre Singaravélou, professeur, histoire contemporaine, Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne ; Sylvaine Guyot, professeure, études littéraires, Université de New York ; Cédric Enjalbert, rédacteur en chef adjoint, Philosophie Magazine ; Frédéric Sawicki, professeur, science politique, Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne ; Pierre-Cyrille Hautcœur, directeur d’études à l’EHESS, économiste et historien, professeur à l’École d’économie de Paris ; Wes Williams, directeur de TORCH (The Oxford Research Centre in the Humanities) et professeur à la faculté Medieval and Modern Languages de l’Université d’Oxford ; Mireille Besson, directrice de recherche CNRS, psychologie cognitive et neurosciences, Aix-Marseille Université ; Paulin Ismard, professeur, histoire grecque, Aix-Marseille Université, membre de l’Institut universitaire de France

Les tyrannies de l’intime 

Ce sont des histoires ordinaires de divorce, d’héritage, mais aussi, plus tragiquement, de violence et d’inceste. Dans un cabinet d’avocat, les récits intimes et les luttes pour plus d’égalité se transforment en dossiers judiciaires. Les témoignages nourrissent la matière théâtrale.
L’histoire de la famille reflète les transformations des sociétés : de la toute-puissance paternelle à la reconnaissance des droits de l’enfant et des violences intrafamiliales. Du Moyen Âge à la période contemporaine, ce sont les transformations de l’intime et de nos vies affectives qui se dessinent grâce aux analyses historiques, juridiques, sociologiques ou en psychologie sociale.
Et si la famille n’était pas seulement une affaire privée, mais un projet de société ?

 En présence d’Emilie Rousset, metteuse en scène (présente Affaires familiales au Festival d’Avignon 2025)

Avec la participation de : Armelle Andro, professeure, sociologie et démographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Didier Lett, professeur, histoire médiévale, Université Paris Cité, membre senior de l’Institut universitaire de France ; Jean-Louis Halpérin, professeur, droit, Ecole normale supérieure, membre honoraire de l’Institut universitaire de France ; Olivier Klein, professeur de psychologie sociale, Centre de recherche en psychologie sociale et interculturelle, Université libre de Bruxelles ; Manon Pignot, maîtresse de conférences, histoire contemporaine, Université de Picardie Jules-Verne

Animation : Laëtitia Atlani-Duault, directrice de recherche IRD, anthropologie, IRD-INSERM-Université Paris V, vice-présidente Europe de l’Université Paris Cité, présidente de l’Institut Covid-19 Ad memoriam – The Viral Memory Institute, Université Paris Cité ; Grégoire Mallard, professeur, anthropologie et sociologie, directeur de la recherche, fondateur et codirecteur du Centre for digital humanities and multilateralism, Institut de hautes études internationales et du développement, Genève ; Sébastien Chauvin, sociologue, professeur associé, Université de Lausanne ; Valérie Hannin, directrice de la rédaction, L’Histoire ; Frédéric Sawicki, professeur, science politique, Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne ; Mireille Besson, directrice de recherche CNRS, psychologie cognitive et neurosciences, Aix-Marseille Université

Et s’il pleuvait dans le désert…

L’espace est immense, la lumière trouble la perception des distances, le vent dessine le mouvement des dunes, les silences sont intenses. Barrière infranchissable ou simple lieu de passage, le désert évoque souvent le vide, la sécheresse et l’absence de vie.
Les sédiments enfouis au fond des lacs nous racontent l’histoire de l’eau, de la végétation et du climat. Après des milliers d’années d’aridité, les pluies violentes et les récentes vagues de chaleur extrême racontent l’exacerbation de la variabilité climatique de la zone sahélienne. Les oasis témoignent du travail patient de l’agriculture. Les parures des corps racontent les croyances et les cultures.
L’anthropologie, les représentations artistiques, l’archéologie ou la climatologie mettent en évidence l’histoire longue de ce paysage, creuset d’échanges où coexistent diverses populations et différentes cultures. Une histoire des sociétés et de leur environnement, pour questionner l’adaptation aux changements climatiques en cours et à venir.

En présence de Radouan Mriziga, danseur et chorégraphe (présente Magec / the Desert au Festival d’Avignon 2025)

Avec la participation de : Judith Scheele, directrice d’études, EHESS, anthropologie ; Vincent Battesti, chargé de recherche CNRS, anthropologie, laboratoire Éco-anthropologie (UMR 7206), Muséum national d’histoire naturelle ; Francesco d’Errico, directeur de recherche CNRS, archéologie, laboratoire Pacea (De la Préhistoire à l’Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie), Université de Bordeaux, professeur, Université de Bergen ; Marie Revel, maître de conférences, paléoclimatologue du quaternaire, Laboratoire Géoazur Terre, Océan, Espace, UMR 7329 CNRS – UR 082 IRD, Université Côte d’Azur ; Cécile Fromont, professeure, histoire de l’art et de l’architecture, Université d’Harvard ; Benjamin Sultan, directeur de recherche, climatologue, Institut de recherche pour le développement

Animation : Patrick Boucheron, historien, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire Histoire des pouvoirs en Europe occidentale XIII-XVIe siècles ; Clotilde Thouret, professeure, littérature générale et comparée, Université Paris Nanterre, directrice du conseil académique de l’EUR ArTeC ; Pierre Singaravélou, professeur, histoire contemporaine, Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne ; Laëtitia Atlani-Duault, directrice de recherche IRD, anthropologie, IRD-INSERM-Université Paris V, vice-présidente Europe de l’Université Paris Cité, présidente de l’Institut Covid-19 Ad memoriam – The Viral Memory Institute, Université Paris Cité ; Paulin Ismard, professeur, histoire grecque, Aix-Marseille Université, membre de l’Institut universitaire de France ; Pierre-Cyrille Hautcœur, directeur d’études à l’EHESS, économiste et historien, professeur à l’École d’économie de Paris ; Nicolas Donin, professeur, Université de Genève, musicologue

Avec l’intervention de : Catherine Courtet, responsable scientifique, Agence nationale de la recherche